L’inukshuk : pour mettre l’élève au centre de son apprentissage!
Par Marius Bourgeoys
Depuis la publication de Faire croître le succès, la nouvelle politique du MÉO en matière d’évaluation du rendement des élèves, l’inukshuk est devenu la toile de fond de la mise en oeuvre des initiatives ministérielles dans les écoles de langue française de l’Ontario.
L’inukshuk présente visuellement la synthèse du chapitre cinq de Faire croître le succès, qui s’appuie sur la recherche de Black et Wiliam.
Dans la salle de classe traditionnelle, il est assez simple de mettre en œuvre les deux premières pratiques pédagogiques de l’inukshuk. John Hattie ajouterait probablement qu’en plus de fournir les critères de réussite, il faudrait aussi montrer à l’élève un exemple de la tâche réussie.
Le défi, à mon avis, commence à la troisième pratique, dans le « bedon » de l’inukshuk. C’est là que l’enseignant traditionnel se bute à la nécessité de revoir son rôle. En effet, pour arriver à faire de la triangulation, pour recueillir des preuves d’apprentissage lors d’observations, de conversations et non seulement dans les productions de l’élève, l’enseignant doit mettre l’élève au centre de son apprentissage. Ce qui veut dire que l’enseignant ne peut plus simplement s’appuyer sur un corrigé, comment le pourrait-il? Si les élèves sont en action (cognitivement), l’enseignant doit développer l’art de questionner. Art qui nécessite une préparation différente. Une préparation qui accueille la pensée divergente, contrairement au corrigé traditionnel qui servait à présenter les «bonnes réponses». Et ce questionnement doit servir à informer la pratique de l’enseignant et à nourrir les rétroactions descriptives fournies par l’enseignant et par les élèves, dans les pratiques 4, 5 et 6. Le coeur et les mains de l’inukshuk.
La rétroaction constitue le coeur de l’inukshuk. On n’a qu’à penser aux jeux vidéo, à l’approche par le jeu. Qu’est-ce qui fait que les jeunes peuvent passer des heures à jouer à des jeux vidéo? Outre l’apprentissage en contexte, c’est grandement grâce à la rétroaction! Les jeunes savent instantanément s’ils sont sur la bonne piste et l’objectif est clair. D’où l’importance et la pertinence de miser sur les observations et sur les conversations pour fournir de la rétroaction aux élèves pendant qu’ils sont encore là et alors qu’ils en ont besoin.
Pour reprendre les paroles de @legamr , pour se souvenir des pratiques 5 et 6, ce sont les mains de l’inukshuk, là où l’élève est actif en tant qu’évaluateur. De lui-même et de ses pairs. Quelles belles occasions de permettre à l’élève de porter un jugement sur une tâche en s’appuyant sur des critères précis qu’il a co-construits avec son enseignant.
Finalement, la 7e pratique. Elle apparaît assez simple et évidente mais attention! Relisons le titre de l’illustration. « Pratiques pédagogiques au service de l’apprentissage et en tant qu’apprentissage ». C’est donc dire que la 7e pratique ne se fait pas après une évaluation DE l’apprentissage, après l’autopsie! Ce serait futile. Non. La 7e pratique sous-entend que les élèves auront la chance d’utiliser la rétroaction reçue lors des pratiques 4, 5 et 6 lors de prochaines étapes de leur apprentissage. Oui oui. Vous avez bien compris. La rétroaction sert à promouvoir l’apprentissage de l’élève. Elle ne sert pas simplement à justifier une note finale.
Enfin, l’inukshuk, c’est le gros bon sens. Si on veut mettre l’élève au centre de son apprentissage!
Et vous, ajouteriez-vous une pratique à cette illustration?
Bonne réflexion!
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Marius Bourgeoys | escouade ÉDU
Marius est conférencier, coach et consultant. Il met sa passion pour le leadership et le coaching au service des leaders en éducation. Sa mission est d’aider et d’inspirer les leaders à exprimer leur plein potentiel, à avoir un impact positif sur les gens autour d’eux et à obtenir de meilleurs résultats dans toutes les sphères de leur vie.
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