8 suggestions pour faire aimer les maths
Par Renée Michaud
Vos élèves éprouvent de l’aversion envers les maths? Voici 8 suggestions pour les amener à aimer les mathématiques.
Chaque rentrée scolaire présente des défis qui varient d’une année à l’autre. Cette année, nous comptons parmi ces défis une crise sanitaire. Mais, il y a une constante indéniable. Chaque année, nous accueillons des élèves pour qui les mathématiques génèrent de l’aversion ou de l’anxiété.
Comprendre le problème
Les élèves qui ne sont pas friands des maths ont des raisons bien valables. Parmi celles-ci, il y a possiblement :
- le manque de confiance causé par la sous-performance
- l’anxiété causée par l’importance qu’on donne aux maths
- la frustration causée par l’absence de “la bosse des maths”
- le découragement causé par l’accumulation d’insuccès
Ces émotions sont parfois accentuées par les parents qui avouent à leurs enfants ne jamais avoir été bons en maths.
L’objectif
Nous voulons que les élèves aiment les maths. Leur succès en dépend. Alors, avant même d’enseigner, l’enseignant doit d’abord aider les apprenants à vaincre leur blocage causé par le cercle vicieux d’émotions négatives envers les maths. Je vous offre donc des suggestions pour vous aider à aider vos élèves.
La mentalité de croissance
Au 19e siècle, on croyait qu’être bon en maths était dû au fait qu’on avait la “bosse des maths”. Depuis plusieurs années, nous savons que la bosse des maths est un mythe même si certains apprenants semblent davantage prédisposés à y réussir. De nos jours, on parle plutôt de mentalité fixe et de mentalité de croissance.
Suggestion 1 : Expliquer à vos élèves les 2 types de mentalité
Vos élèves ont intérêt à comprendre qu’une habileté peut se développer (mentalité de croissance) grâce à l’effort, la détermination et la persévérance et ce, à tout âge. En être conscient permet d’être intentionnel dans son cheminement vers le succès.
Suggestion 2 : Reprendre le même discours
Pour un effet à long terme, je vous recommande de reprendre ce discours de façon régulière et aussi souvent que nécessaire. Les élèves qui ont une mentalité fixe en bénéficieront. Pour en savoir davantage sur la mentalité de croissance, cliquer ci-dessous.
Suggestion 3 : Incorporer des jeux
Le jeu de société, entre autres, offre un excellent contexte pour comprendre, se pratiquer et atteindre le résultat d’apprentissage. L’élève qui joue apprend. Votre feuille d’exercices peut attendre… Pour vous aider, je vous propose deux jeux de société prêts à imprimer.
VOIR LA FICHE POUR PRATIQUER LES FAITS D’ADDITION EN GOOGLE DOC
VOIR LA FICHE POUR PRATIQUER LES FAITS DE MULTIPLICATION EN GOOGLE DOC
Le jeu n’est pas seulement une activité du vendredi après-midi ou des jours de tempête. Il fait partie intégrante de votre module ou unité et par conséquent, doit être utilisé au moment opportun.
Vivre des succès
Je crois vraiment que vivre un succès (aussi minime soit-il, demandez à un golfeur) donne le vent dans les voiles. Chaque petit succès permet d’établir ou de rétablir la confiance en ses habiletés.
Suggestion 4 : Revoir les connaissances antérieures avec vos élèves avant de vous lancer dans un nouveau concept
Le premier objectif est de donner aux apprenants la chance de débuter du bon pied en vivant des succès. Le deuxième objectif consiste à détecter les difficultés des élèves et y remédier immédiatement. L’apprenant qui réussit à surmonter ses difficultés retrouve sa confiance et développe ainsi le désir d’aller plus loin.
VOIR LES FICHES DE L’ACTIVITÉ QUEL EST L’INTRUS? EN GOOGLE DOC
Suggestion 5 : Faire des activités où il y a beaucoup de bonnes réponses
Les activités ouvertes ont comme atout de permettre à plusieurs apprenants de contribuer à la leçon et donc de s'engager. Pour ce faire, je vous suggère l’activité Quel est l’intrus? dans laquelle vous trouverez les explications, un exemple et une banque d’images utilisables en salle de classe.
L’erreur comme porte d’entrée
Les erreurs occupent un rôle important dans l’apprentissage. Elles indiquent à l’enseignant où sont les difficultés des apprenants ou s’il y a des idées fausses dans la compréhension du concept. De plus, l’erreur a un effet physiologique positif chez l’apprenant. Elle provoque la croissance du cerveau. Or, personne ne veut faire d’erreurs, surtout quand l’enseignant et/ou le reste de la classe observe.
Suggestion 6 : Lire la recherche et la partager avec vos élèves
Jo Boaler, professeur à Stanford University, suggère que tout enseignant et apprenant doit comprendre l’importance des erreurs. Sur son son site (en anglais), vous trouverez des articles et des vidéos qui montrent l’importance et l’impact de mettre en place une culture où l’erreur est permise, respectée et appréciée.
ALLER SUR LE SITE DU DR JO BOALER - YOUCUBED.ORG
Suggestion 7 : Utiliser l’activité “Mon non favori”
“Mon non favori” fonctionne ainsi : L’enseignant met une question au tableau. Tous les élèves y travaillent individuellement. L’enseignant ramasse ensuite le travail anonyme de tous les élèves. Il les trie en 2 piles immédiatement (devant les élèves). La première pile comprend les solutions qui sont correctes. La deuxième pile est pour les solutions incorrectes. La première pile est mise de côté. La deuxième pile représente une variété d’erreurs commises. L’enseignant choisit son “erreur préférée” et la copie au tableau telle qu’elle est présentée sur la feuille. La classe discute et détermine ensemble où est l’erreur et comment la corriger.
POUR PLUS DE DÉTAILS, VOIR LA VIDÉO (EN ANGLAIS) : MY FAVORITE NO.
Suggestion 8 : Promouvoir le tâtonnement réfléchi
Incorporez des puzzles du type Sudoku, Kenken et Shikaku dans vos centres. Ce type de puzzles développe la logique tout en étant très amusants. Pour les résoudre, il faut plusieurs essais, des erreurs (acceptables et acceptées) et des ajustements basés sur les résultats obtenus. Ces activités développent également l’habitude de garder des traces et la persévérance.
En conclusion
La mentalité de croissance, le plaisir d’apprendre, vivre des succès et valoriser les erreurs sont parmi les facteurs qui influencent la pratique de l’enseignant et l’attitude de l’élève envers les maths. Nous pouvons faire la différence chez les élèves qui se sentent paralysés par les maths. L’effort en vaut la chandelle. Cette chandelle est leur lumière au bout du tunnel.
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Renée Michaud
Consultante en mathématiques.
renee@rlmconsulting.ca
Renée Michaud offre des formations en français et en anglais dans l’ouest canadien et au-delà. Elle présente également des sessions variées aux différents congrès d’enseignants tels que ACPI. Auparavant, elle a oeuvré comme conseillère pédagogique au sein du Consortium provincial francophone (CPFPP) et du Conseil scolaire FrancoSud (Alberta) pendant 11 ans et ce, après maintes années d’enseignement en maths en immersion française à Calgary.
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