Nous nous soulèverons, ensemble
Éditorial par Caroline Moffet

« Nous nous soulèverons mamu kassinu
nous nous soulèverons et nous apporterons la lumière au monde. »
Natasha Kanapé Fontaine1

Nous sommes reconnaissants du territoire sur lequel nous nous rassemblons et rendons hommage aux générations précédentes qui ont été les gardiens de ce territoire et qui ont accueilli les nouveaux arrivants. Ensemble, nous sommes tous des peuples des traités et nous honorons notre responsabilité envers ce lieu que nous appelons notre foyer, pour aujourd'hui et pour les générations futures.
Nous rendons hommage, avec notre édition Apprendre des Premiers Peuples, à tous les peuples autochtones qui habitent au Canada. Nous reconnaissons les gardiens des savoirs traditionnels, jeunes et âgés.
Nous reconnaissons le lien sacré de longue date unissant les nations suivantes aux territoires où est produit notre webzine :
Toronto : terres traditionnelles des Premières Nations Huronnes-Wendat, des Mississaugas de Crédit et de la Confédération Haudenosaunee.
Ottawa : territoire non cédé de la Nation algonquine Anishinabeg.
Sudbury : terres traditionnelles des Premières Nations d’Atikameksheng Anishnawbek et de Wahnapitae.
Nous reconnaissons également les nombreuses et diverses Premières Nations, Inuit et Métis qui vivent et travaillent sur ces territoires.
Nous honorons aussi leurs courageux dirigeants d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Pourquoi une édition spéciale sur les Premiers Peuples?

  • Pour Joyce Echaquan, cette mère attikamek de sept enfants, morte à l'hôpital de Joliette dans des circonstances inacceptables.
  • Pour les 215 enfants autochtones retrouvés dans une fosse d’un pensionnat de Kamloops, en Colombie-Britannique et pour la souffrance de leurs familles.
  • Pour ne plus que cela se reproduise.
  • Parce que l’intolérance, le racisme et l’exclusion envers les Premiers Peuples doivent cesser.
  • Parce que nous avons tous un rôle à jouer pour apprendre, valoriser, comprendre et respecter les Premiers Peuples.
  • Parce que la sécurité culturelle commence par un pas.
  • Parce que chaque enfant compte et que la réconciliation commence d'abord par l’éducation.
    Voir la page Chaque enfant compte : la réconciliation passe par l’éducation sur Histoire Canada
  • Parce qu’en 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) avec les Premiers Peuples a lancé un appel à l’action pour faire avancer le processus de réconciliation. Pour l’écriture du rapport de 584 pages, la CVR a entendu plus de 6 000 témoins, dont la majorité était des survivants des pensionnats autochtones. Les conclusions du rapport? Elles sont nombreuses, mais d’entrée de jeu, la préface souligne que la réconciliation n’est pas un problème autochtone, c’est un problème canadien. Nous sommes tous concernés et c’est ensemble que nous apprendrons les uns des autres.
  • Parce que …  « La réconciliation nécessite l’élaboration d’une nouvelle vision fondée sur le respect mutuel ».2[CM2]

C’est dans cet esprit d’ouverture, d’apprentissage, de respect de tous les peuples des Premières Nations, des Inuit et des Métis qu’a été réfléchie cette édition du webzine Apprendre des Premiers Peuples.

En ce mois de juin, mois national de l’histoire autochtone et mois de la littérature autochtone, nous invitons le lecteur à explorer les réalités, les histoires, les cultures, les expériences pédagogiques, la littérature, le cinéma, l’art et l’artisanat des Premiers Peuples. Nous espérons que la communauté, les enseignantes et les enseignants, les parents, les grands-parents puissent valoriser et célébrer les identités des Premiers Peuples.

Nous proposons dans ce numéro, des activités pédagogiques, des réflexions, des expériences, du matériel qui donnent l’occasion aux enfants d’apprendre les cultures des Premières Nations, des Inuit et des Métis et de faire un pas vers l’Autre, pour avancer, ensemble. Parce que c’est ensemble que nous nous soulèverons.


1Kanapé Fontaine, N. (2016). Nous nous soulèverons : (Slam). Relations (783), 42–43.
2Extrait de la préface de la COMMISSION DE VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION DU CANADA (CVR). Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir, sommaire du rapport final, Winnipeg, Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015 http://www.trc.ca/assets/pdf/French_Exec_Summary_web_revised.pdf

Caroline Moffet, spécialiste en contenus éducatifs, TFO-IDÉLLO
cmoffet@tfo.org

Depuis plus de vingt ans, je travaille dans le monde de l’éducation comme enseignante, conseillère pédagogique et conceptrice de matériel pédagogique. À l’instar de Rosa (2018), je milite pour l’École comme zone de résonance. Selon moi, pour résonner juste, la pédagogie doit être bienveillante, sécurisante et motivante. Je considère donc que l’École a le devoir de former des individus créatifs et indépendants, des citoyens éveillés, engagés et heureux. Notre rôle en pédagogie est d’inspirer quelque chose qui donne la chance de se comprendre, de comprendre l’Autre et le monde, ensemble.