Tout commence à l’école

Par Audrey Gagnon

Ayant récemment terminé mes études, je comprends totalement l’importance d’un climat scolaire qui est inclusif. Pas seulement un milieu qui se dit inclusif, mais un milieu qui fait réellement l’effort de l’être dans toutes ses sphères d’activités.

Je sais très bien que si je n’avais pas évolué dans un environnement scolaire sain, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. Non seulement c’est plus agréable d’aller à l’école dans un tel contexte, mais ça permet de développer le plein potentiel de chaque élève.

En fait, tout commence à l’école. Si, dès les premières années d’enseignement, on apprend aux jeunes la bienveillance, ce sera tout simplement quelque chose qui leur viendra naturellement par la suite. Selon le dictionnaire, « la bienveillance est une disposition de l’esprit qui amène à la compréhension et à l’indulgence envers autrui ». Une valeur qui semble simple, mais qui n’est pas si facile à maîtriser.

Je me souviens d’une enseignante qui posait beaucoup de questions à mes camarades et moi. Elle voulait être certaine qu’on se sente bien dans sa classe. Elle était à l’écoute de nos besoins. C’était une enseignante de français, mais elle nous apprenait, sans qu’on s’en rendre compte, la bienveillance. Un moment dans sa période était dédié à discuter d’un sujet et ce, tous ensemble. Toutes les opinions étaient entendues et le respect envers autrui était primordial. Ces moments d’échanges m’ont permis de me construire en tant qu’individu et d’accepter les différentes personnalités et opinions autour de moi. Lorsque les élèves sont au centre de l’action pédagogique, non seulement l’engagement est-il plus grand, mais le désir d’apprendre est également accru.

Source : Atelier_CCMB_climat_scolaire_positif

Certaines écoles ont même choisi d'offrir des cours de bienveillance, comme au Collège catholique Mer Bleue à Orléans. L’objectif du cours repose sur une phrase d’Aristote : « Éduquer l’esprit sans éduquer le coeur n’est pas éduquer ». Les résultats de ces cours sont surprenants. Suite à un sondage auprès des élèves, il y a eu une amélioration au niveau du sentiment de bien-être à l’école. Une élève mentionne même que ce cours lui permet de maintenir une bonne relation avec son enseignante et d'avoir des belles discussions avec les gens autour d’elle. La complicité se développe donc entre l’enseignant et les élèves, mais aussi entre tous les élèves. Cette initiative de bienveillance leur a valu le prix de la Première ministre de l'Ontario pour les écoles tolérantes en juin 2017. C’est un bel exemple à suivre.

Être bienveillante ou bienveillant est aussi une qualité très utile dans sa carrière. En tant que recherchiste en télévision jeunesse, je dois être curieuse et fouiller plusieurs articles et sites Internet pour recueillir différents points de vue sur un sujet. Je dois être neutre et ne pas juger les opinions. Les dossiers de recherches et la collaboration avec mes collègues m’aident à trouver le meilleur angle pour aborder un sujet d’une émission.

Mon métier de recherchiste m’a aussi amené à être une des formatrices pour le FlipFEST, un concours d’art oratoire pour les élèves de la 7e et de la 8e année. Mon objectif principal était de m’assurer qu’un climat positif et inclusif régnait au sein des groupes avec qui nous travaillions.

Les élèves devaient choisir des sujets qui les touchaient, se faire une opinion et la défendre en s'appuyant d'arguments qui sont basés sur des faits. Résultat : une finale flamboyante! Cette finale est la preuve que lorsqu’on donne la parole aux élèves, qu'on leur fournit les bons outils pour construire un argumentaire réfléchi et bien articulé, puis, qu'on leur donne la chance de s'exprimer sur un sujet de leur choix, ça donne quelque chose de très beau et pertinent.

Tout comme l’enseignement des mathématiques, du français ou de l’anglais, l’enseignement de la bienveillance devrait être mis de l’avant dans toutes les écoles pour un climat scolaire plus inclusif. Ceci va également contribuer au développement de l'empathie, du respect et des relations saines chez nos futurs leaders.

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