Cultiver l’apprentissage socioémotionnel à l’école

Dans un monde en transition où les enjeux sociétaux sont complexes, l’apprentissage socioémotionnel est essentiel à la réussite éducative des jeunes

Un jeune possédant de meilleures habiletés sociales et émotionnelles pourra davantage reconnaître et comprendre ses émotions, ressentir de l’empathie, prendre de bonnes décisions et développer des relations interpersonnelles durables. 

L’école est l’endroit idéal pour offrir cet enseignement, car les jeunes y passent la majorité de leur temps. En outre, tous pourront bénéficier équitablement du même enseignement.

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L’apprentissage socioémotionnel à l’école : un incontournable selon les scientifiques

Les auteurs d’une méta-analyse effectuée auprès de 100 000 élèves dans le monde (de la maternelle à l’école secondaire) observent une amélioration accrue des habiletés, des attitudes et du comportement chez les élèves qui fréquentent une école ayant mis en place un programme d’apprentissage socioémotionnel (ASÉ), en comparaison avec les élèves dont l’école n’offre pas un tel programme.

+57 % des élèves ont amélioré leurs habiletés sociales et émotionnelles de manière générale. 
+27 % ont démontré de meilleures performances scolaires.
+24 % ont amélioré leurs relations sociales et diminué leur niveau de détresse.
+23 % ont adopté une meilleure attitude

+22 % ont affiché une réduction de problèmes de conduite.

 

Les compétences sociales et émotionnelles selon le CASEL

Le cadre développé par le Collaborative for Academic, Social, and Emotional Learning (CASEL) est une référence fiable et retenue dans nombreuses recherches scientifiques pour définir ce à quoi correspondent les principales compétences sociales et émotionnelles.

Ensemble de compétences Définitions et composantes
La conscience de soi  La capacité de reconnaître ses émotions, ses pensées et ses valeurs, ainsi que leur incidence sur son comportement. La capacité d’évaluer correctement ses forces et ses faiblesses avec confiance, optimisme et persévérance. 
L’autorégulation des émotions La capacité de maîtriser ses émotions, ses pensées et ses comportements dans différentes situations, de gérer efficacement son stress, de maîtriser son impulsivité et de se motiver. La capacité de s’organiser et de travailler à l’atteinte de ses objectifs personnels et scolaires. 
La conscience sociale  La capacité de se mettre à la place d’autrui et de faire preuve d’empathie, y compris envers des personnes provenant d’autres milieux et de cultures différentes. La capacité de comprendre les normes sociales et éthiques qui régissent les comportements et de reconnaître les ressources et les mesures de soutien offertes par la famille, l’école et la communauté. 
Les habiletés relationnelles  La capacité d’établir et de maintenir des relations saines et harmonieuses avec différentes personnes et différents groupes. La capacité de communiquer clairement, d’écouter attentivement, de coopérer, de résister aux pressions sociales nuisibles, de résoudre des conflits de façon constructive, de demander de l’aide et d’aider les autres, au besoin. 
La prise de décision responsable La capacité de faire des choix constructifs quant à son comportement et ses interactions sociales dans le respect de la sécurité et des normes éthiques et sociales. La capacité d’effectuer une évaluation réaliste des conséquences de ses gestes sur son bienêtre et sur celui des autres. 

Les facteurs clés de succès pour implanter l’apprentissage socioémotionnel à l’échelle de l’école

Les interventions d’apprentissage socioémotionnel les plus efficaces sont celles qui ont été implantées de manière universelle auprès de l’ensemble des élèves d’une école et qui s’intègrent dans une approche systémique à leur environnement culturel, pédagogique et familial.  Afin de mettre en œuvre l’enseignement des compétences socioémotionnelles, voici les conditions à privilégier :

  1. Opter pour un programme clé en main qui exige peu (ou pas) de préparation de matériel, et dont les enseignant(e)s n’auront pas l’impression que l’utilisation ajoute une charge additionnelle à leur horaire.
  2. Impliquer la direction de l’école et solliciter son leadership.
  3. Désigner une personne responsable de l’implantation, idéalement un(e) intervenant(e) scolaire ou toute personne dont les fonctions sont en lien avec le développement des compétences sociales et émotionnelles des élèves. 
  4. Établir les modalités de base pour la création d’un environnement qui priorise le mieux-être des élèves.
  5. Réunir l’équipe-école pour établir la stratégie d’implantation du programme choisi, et déterminer l’échéancier.
  6. Informer les parents que vous implantez l’apprentissage socioémotionnel dans l’école et encouragez-les à poursuivre les apprentissages à la maison avec leur enfant.
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Le rôle de l’enseignant

Voici quelques règles d’or pour maximiser les bénéfices de l’apprentissage socioémotionnel avec les élèves :

  • Ne pas forcer un élève à participer ou à donner son opinion. L’élève doit participer à l’activité sur une base volontaire. Un élève qui ne souhaite pas y participer devrait avoir le droit d’être seulement observateur.
  • Éviter de juger les réflexions et les comportements de l’élève. Il est préférable de proposer des pistes de réflexion en posant des questions ouvertes à l’élève. La critique et les reproches nuisent à l’estime de soi et risquent de saboter l’intérêt de l’élève envers l’activité.
  • Adopter une attitude positive. Chaque petit progrès mérite d’être souligné, et cela augmente le sentiment de compétence de l’élève. Il constate ainsi qu’il a le pouvoir de gérer ses émotions et ses relations interpersonnelles.
  • Réinvestir les apprentissages dans le quotidien des élèves. Allouez du temps aux élèves afin qu’ils puissent mettre en pratique les apprentissages effectués.

Références

1Aspen Institute (2019). Recommendations from the National Commission on Social, Emotional & Academic Development, “FROM A NATION AT RISK TO A NATION AT HOPE”, Aspen, CO : Aspen Institute.
2Taylor, R., Oberle E., Durlak, J. et Weissberg, R. (2017). Promoting Positive Youth Development Through School-Based Social and Emotional Learning Interventions : A Meta Analysis of Follow-Up Effects, Vancouver, BC : University of British-Colombia.
3Taylor, Rebecca D., Eva Oberle, Joseph A. Durlak et Roger Weissberg (2017). Child Development, 88, (4) (juillet/août), 1156-1171.
4Les principales compétences sociales et émotionnelles selon le CASEL, tel que traduit et adapté par le Conseil supérieur de l’éducation dans un document intitulé Les compétences sociales et émotionnelles dans les programmes éducatifs et d’enseignement de la petite enfance à la fin du primaire, mars 2020.

L’équipe moozoom
moozoom simplifie l’apprentissage socioémotionnel dans les écoles primaires. Une plateforme interactive qui plonge vos élèves dans un univers fictif à partir duquel ils peuvent créer leur propre histoire, et faire des liens avec leurs enjeux de tous les jours.

 

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