La défense de l’équité sociale est notre responsabilité civique
Par Perle-Mérode Kabambi

Soumise comme contribution au projet Rhizome*, cette lettre d'opinion a été écrite dans le but de rédiger un texte intégrant des sujets oubliés du point de vue d'une minorité. Grâce à ce projet avec l'ambition de renouveler les types d'écrits lus dans le milieu scolaire afin d'éliminer l'exclusion des représentations, des perspectives, des expériences et des voix autochtones, racialisées ou minoritaires, ce texte sera inventorié comme texte francophone pour l'enseignement destiné aux écoles primaires et intermédiaires. 

Jasmin Merdan / Moment via Getty Images

J’adresse cette lettre à tous les membres de notre société actuelle. 

Je rédige ce texte avec l'ambition de transmettre une compréhension enrichissante et à la fois primordiale en matière de pratiques humanitaires de base. En général, il existe une absence de valorisation authentiquement appliquée pour l'intérêt et les initiatives portés à la justice sociale et à l'équité au niveau social, économique et politique. En contraste avec notre réalité, je soutiens le concept selon lequel, en tant qu'être humain, votre implication dans la justice et l'équité ne dépend pas d'un choix. Au contraire, c'est une obligation civique qui requiert la pleine participation et la coopération de tous les membres actifs de la société. Par cette lettre, j'aimerais approfondir ce point, en abordant des questions liées aux sujets tels que: « pourquoi défendre l'équité? », « pourquoi il s'agit d'une responsabilité civique? » et « quel est le pouvoir de la jeunesse dans ce devoir civique? »

Pourquoi défendre l’équité?

Selon Natural Resource Defense Council (NRDC) : 

« L'équité est une inclusion juste et équitable. Une société équitable est une société dans laquelle tous peuvent participer et prospérer. Les objectifs de l'équité doivent être de créer des conditions qui permettent à tous d'atteindre leur plein potentiel. » 

Cette interprétation du concept de l’équité est confirmée par un raisonnement et une pensée éthique basés sur le fait que des facteurs tels que le sexe, l'âge, l'origine, l'ethnicité, le handicap, l'orientation sexuelle, la classe sociale et la religion ne devraient pas servir à mesurer la supériorité, à accorder des privilèges et à gérer la discrimination. En laissant les lieux dans l’état où  le sont présentement —c'est-à-dire, sans équité— on crée des conditions de vie problématiques pour les personnes comme moi, pour les personnes marginalisées. Je vous dis cela en tant que personne noire et en tant que femme.

Pourquoi s’agit-il d'une responsabilité civique?

Grâce à des événements historiquement menés par les générations passées, la société moderne d'aujourd'hui a bénéficié de progrès sociaux majeurs. Maintenir ce développement social, s'assurer de sa durabilité et continuer à progresser afin d'accommoder les personnes et les aspects de la société qui ne sont pas accommodés est une chose essentielle qui ne peut être négligée. Cela étant dit, la lutte pour la justice sociale n'est pas un souhait, mais une exigence civique qui demande l'engagement et la coopération de tous les membres de la communauté. Au même motifs que les autres responsabilités que nous avons en tant que citoyens, telles que voter, participer à des initiatives communautaires, s'engager activement dans la création d'une co-communauté et de cultures régionales, je conçois la défense de l’équité comme ceci : une responsabilité qui garantit l'équité et la sécurité dans les branches sociales, économiques et politiques de la société. 

Quel est le pouvoir de la jeunesse dans ce devoir civique?

Tout comme la participation des jeunes aux autres engagements sociaux, la contribution des jeunes à cet engagement civique est essentielle, étant entendu que nos communautés gagnent en équité lorsque nous nous impliquons et agissons, individuellement ou collectivement. Les jeunes participent au façonnement de la culture, à la normalisation, à la déstigmatisation et prouvent leur capacité à faire évoluer les normes sociales. À l'ère moderne, cette habitude des jeunes générations a été largement optimisée par la puissance des réseaux sociaux. Par cela, les jeunes possèdent un grand pouvoir avec un grande influence dans le domaine de la justice sociale, l’équité et, donc, l’accomplissement de cette responsabilité civique. 

En dernière analyse, vivant collectivement dans un monde où certains aspects de la société, certains groupes et certaines communautés risquent de souffrir d'un manque de considération pour leurs droits et leurs conditions de vie. Se mobiliser en faveur de ces personnes ne devrait pas être une option puisque ces gens ne choisissent pas de vivre dans un tel état.

Sincèrement, 

Perle-Mérode Kabambi

 

*Le projet Rhizome est un projet collaboratif qui accueille des rédactions francophones de divers genres textuels composées par des plumes minorisées. Les textes doivent être rédigés en tenant compte que les destinataires sont des élèves de la 4e à la 8e année. Pour plus de détails, consultez cette page Web.

Perle-Mérode Kabambi
Élève de 11e année du programme Focus action sociale

 

AUTRES Articles DE LA THÉMATIQUE

Nouveautés sur IDÉLLO – février 2022

La couleur du bien-être : Comment peut-on veiller au bien-être des élèves et du personnel racisés du primaire et du secondaire?

Des ressources IDÉLLO pour aborder l’équité et la justice sociale

Mauvais traitements d’ordre sexuel : Quels outils pour offrir soutien et prévention aux élèves?

Les formations CECR avec Denis Cousineau et IDÉLLO

Des adolescents s’expriment sur l’équité et la justice sociale

Pourquoi et comment parler d’équité et de justice sociale avec nos élèves?

La représentation, ça compte!

Ainsi va Manu : aborder de plein fouet les enjeux sociaux tout en s’assurant de divertir

ONFR+ lance son premier concours journalistique « C’est quoi ton scoop? »