Créer des ponts entre Allochtones et Autochtones grâce à l’éducation
Par l’équipe Wapikoni
On assiste de plus en plus à des tentatives de rapprochement entre membres des Premières Nations, Inuit et Métis et les Allochtones.
Ce que l’on constate, c’est que le rapprochement passe très souvent par des pratiques d’éducation – que ce soit à l’école, à la maison ou dans son cercle social. Pourquoi? Tout simplement parce que l’éducation contribue à remettre les faits en contexte, pousse plus loin la curiosité et les apprentissages et a certes une incidence sur l’ouverture d’esprit.
On remarque rarement des comportements inadéquats dans les relations entre enfants de diverses nations ou origines : la curiosité, la volonté de se faire de nouveaux ami.e.s, le non-jugement encore très présent chez les jeunes contribuent à cela. C’est à ce moment que l’éducation peut faire toute une différence, selon la valorisation de ces comportements.
Plus on apprend et on connaît, avec les bons outils et des valeurs actualisées, moins le racisme et les préjugés risquent de s’insérer dans nos rapports humains, petits comme grands.
Dans tout, le respect demeure la base.
Comment s’intéresser aux Autochtones en tout respect?
Par des habitudes à développer
- Les bons mots : L’utilisation des mots est importante dans le contexte autochtone. Donc, il faut appeler les peuples autochtones par le nom qu'ils ont choisi.
- Sonder les visions : La consultation dans un milieu autochtone permet d’avoir une vision d’une autre perspective autre que le cursus scolaire.
- Écouter avec respect : Être à l’écoute de l’autre, en toute humilité, sans tenter d’imposer nos visions ou d’aller trop vite avec nos questions. Prendre le temps de découvrir l’autre, ses réalités, en faisant fi des stéréotypes.
- S’informer auprès de sources fiables : Il y a beaucoup de médias autochtones tels que les radios communautaires très près de leurs membres, qui permettent d’avoir un aperçu de la vie en communauté. Écouter, lire, consulter ces médiums peuvent donner le ton sur ce qui se passe en communauté. Des médias confirmés comme Espaces autochtones et APTN sont également de bonnes sources d’information vérifiées.
Par le pouvoir transformateur des arts
Le pouvoir transformateur des arts est un concept qui, pour nous, est très porteur. Vous avez sans doute remarqué l’intérêt des enfants lors d’ateliers de médiation culturelle ou encore lors de visites au musée ou au cinéma. Les messages, les émotions, les ambiances, les réalités sont souvent bien captés des enfants lors de ces espaces où ils.elles peuvent expérimenter, voir, écouter en lien direct avec une forme d’art qui les rejoint.
Les histoires racontées par les Premières Nations, Inuit et Métis, dans une approche de point de vue authentique et de souveraineté narrative, ont un double pouvoir : la réappropriation de leur histoire, leurs cultures par les créateurs.trices, une expression facilitant un processus de guérison ou un développement de potentiel, en plus de laisser une trace véridique et authentique au cœur de celles et ceux qui l’écoutent et la visionnent. Les nuances, les visions et les points de vue, l’expression des vécus sont d’autant plus importants qu’ils sont transmis et racontés par les protagonistes de ces situations.
Que ce soit par la littérature, le cinéma, la musique, la création des œuvres des membres des Premières Nations, Inuit et Métis est un point de départ des plus inspirants pour s’intéresser, s’informer et participer à créer des ponts entre les Autochtones et les Allochtones. Voici quelques pistes à explorer :
- S’imprégner des écrits : Il y a de formidables livres écrits par des membres des Premiers Peuples, à noter par exemple, la maison d’édition Hannenorak. Lire de la poésie de Joséphine Bacon, Natasha Kanapé Fontaine, pour ne nommer que celles-là, permettent aux lecteurs.trices de s’imprégner de la sphère créative propre à ces créateurs.trices.
- Le 7e art comme outil de médiation : Des collections de documentaires de l’ONF, en passant par la collection de plus de 1300 œuvres du Wapikoni, les films d’Alanis Obomsawin, sans oublier des longs métrages qui se sont illustré les dernières années : Beans (Tracey Deer), Kuessipan (Myriam Verreault), Je suis humain (Kim O’Bomsawin), Blood Quantum (Jeff Barnaby), Rustic Oracle (Sonia Bonspille Boileau), The Body Remembers When The World Broke Open (Elle-Máijá Tailfeathers et Kathleen Hepburn), le choix est vaste au point de vue cinématographique!
- Visionner des programmations spécifiques. On nous dit à l’oreille que des courts métrages du Wapikoni seront disponibles bientôt sur la plateforme IDÉLLO. Restez à l'affût!
- En ce qui a trait aux balados, on recommande Laissez-nous raconter l’histoire crochie, une production de Terre Innue en collaboration avec Radio-Canada OHdio, ou les balados d'Oser s’en parler.
- En avant la musique! Pourquoi pas un tour d’horizon musical de pièces d’artistes des Premières Nations, Inuit et Métis, sur la plateforme Nikamowin, de l’organisme Musique nomade?
Comment aider les enfants à apprendre?
Quelques trucs simples en terme de rappel, en tant qu’intervenant.e éducatif.ve auprès des jeunes :
- Porter notre chapeau d’adulte au grand cœur, à l’esprit ouvert
- Accepter de ne pas tout savoir et le communiquer
- Se mettre au niveau de l’enfant sur les éléments propres qui peuvent les intéresser et commencer par cela
Des outils éducatifs à portée de main
Plusieurs outils éducatifs, créés par des organismes autochtones, sont désormais disponibles à toutes et tous, ou encore destinés spécifiquement au corps professoral.
- Le guide ‘’Tu n’as pas l’air autochtone’’ et autres préjugés, de Mikana et Amnistie Internationale.
- Le guide pédagogique Wapikoni : Introduction à la diversité des cultures autochtones au Canada, de Wapikoni mobile et la Commission canadienne pour l’UNESCO.
Des initiatives de sensibilisation qui portent fruit
Plusieurs organisations offrent désormais des ateliers de sensibilisation destinées aux clientèles scolaires. Au Wapikoni mobile, nous offrons ces ateliers à la demande des écoles primaires et secondaires, des bibliothèques, des cégeps, des universités, des organismes communautaires et des entreprises.
Depuis la mise sur pied de ces ateliers, appuyés de films sélectionnés et offrant un espace d’échange et de dialogue entre le public et les ambassadeurs.drices des ateliers, la demande est en constante croissance.
Les expériences vécues et les impacts générés lors de ces ateliers se transposent de belle façon. Le point de vue d’une animatrice en francisation :
« Cette activité est à mon sens nécessaire en francisation. Les étudiants ne connaissent pas du tout la culture et l'histoire autochtone et ont parfois des préjugés. Donc ce genre d'activité permet aux étudiants d'entrouvrir une porte sur un monde méconnu. J'ai eu des retours positifs, car certains s'identifient aux autochtones par leur histoire personnelle. » - Anne-Charlotte, animatrice en cours de francisation.
Le mouvement Chaque enfant compte : une adhésion des plus pertinentes
Le Wapikoni collabore depuis 2020 de façon concrète au mouvement Chaque enfant compte, une initiative portée par le Centre national pour la vérité et la réconciliation. Le 30 septembre de chaque année, on vous invite à porter un chandail orange en l’honneur des survivant.e.s des pensionnats autochtones. Plusieurs initiatives de sensibilisation sont organisées dans ce cadre. Pour en savoir plus.
L’équipe Wapikoni
communication@wapikoni.ca
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