Explorons l’aquaponie en famille

Par Julie Lépine

Si vous demandez aux gens autour de moi, ils vous diront que je suis Julie la militante pour l’environnement. Celle qui s’assure que tout le monde ait son sac et sa bouteille réutilisables, son compost maison et prenne conscience de sa consommation, du cycle de vie des produits qu’ils ou elles consomment, etc. Depuis que j’ai eu mes enfants, cette conscience s’est exacerbée, en prenant une nouvelle dimension qui m’était encore inconnue : quelle planète vais-je laisser à mes enfants? Ceci s’est traduit par une volonté qu’elles acquièrent plusieurs compétences liées à l’éducation environnementale dès un jeune âge, dont l’une d'entre elles est d’apprendre à jardiner, à cultiver, à manipuler la terre et ses richesses.  Dans cet article, je vous présente un de nos projets qui nous permet de cultiver à l’année (nous avons un potager l’été) et de contribuer à notre autonomie alimentaire avec l’aide d’un système d’aquaponie intérieur. J’en profite aussi pour partager quelques recommandations qui tiennent compte de la réalité de jardiner avec des enfants de 3 ans et 18 mois, ainsi que certains apprentissages qui ont cultivé de nouvelles compétences en elles (!). 

L’aquaponie, c’est quoi?

Pour simplifier le tout, voici une image représentative du concept.

https://www.ecohabitation.com/guides/3258/laquaponie-domestique-un-systeme-en-symbiose-ou-tout-se-transforme-et-rien-ne-se-perd/

Le principe essentiel est que l’eau des poissons vient nourrir les plantes en nutriments et les racines des plantes agissent comme filtre pour l’eau, qui est retournée aux poissons. On doit penser à fournir deux éléments vitaux au système pour en assurer son bon fonctionnement, soit de la lumière artificielle et de la nourriture aux poissons. 

Il faut d’abord planifier et construire notre système d’aquaponie avant de penser à faire pousser notre première laitue! Il s’agit d’un beau défi STIAM pour les parents (et le couple!). Voici en photos les composantes de notre système. (Pour la liste détaillée des matériaux, vous pouvez communiquer avec jlepine@tfo.org)

Qu’est-ce qu’on fait pousser en aquaponie? 

Cela dépend de l’espace! Mais voici quelques exemples : 

Sans pollinisation : 

  • mesclun, roquette, ciboulette;
  • épinards;
  • herbes : basilic, coriandre, persil, romarin, etc. 

Avec pollinisation artificielle : 

  • poivrons;
  • tomates cerises. 

Avec un bac profond : 

  • légumes racines : carotte, gingembre, betteraves, etc.

La contribution des enfants peut prendre différentes formes

Qui dit projet manuel avec de jeunes enfants, dit interruptions fréquentes et maintient soutenu de l’engagement de diverses façons pour permettre d’avancer un tant soit peu! Il faut adapter ses propres attentes et plutôt y aller de façon à observer ce qui intrigue davantage nos enfants dans le processus et avoir des tâches adaptées à leur âge. Ici, les filles ont manipulé les boules d’argile, fait des tours avec les contenants, rincé les bacs et le substrat dans l’évier, etc. pendant que l’un d’entre nous assemblait le prototype. Au final, elles ne contribuent pas forcément à l’assemblage, mais elles apprennent en jouant, tout en mettant les mains à la pâte, en se sentant incluses et valorisées dans le projet. 

Ma plus vieille a contribué à planter les graines pour la germination dans le gros bac (voir photo). Ce fut l’étape qui a suscité le plus de fascination :  « Maman regarde, regarde! Il y a une toute petite petite plante qui pousse dans le coin, wow! »  Elle a employé du nouveau vocabulaire « vert », en plus de gagner en autonomie avec quelques tâches qui lui sont assignées, telles qu’allumer les lampes UV et nourrir les poissons à chaque matin, recueillir les feuilles de laitue avec ses ciseaux (sous surveillance). « Je vais le faire par moi-même », entendu plus d’une fois, nous indique qu’elle gagne de la confiance en elle! 

 

Ce que ce projet apporte à notre vie de famille 

En plus d’avoir été un projet super stimulant pour nous, les parents, côté recherches, design et mise à l’essai, ce projet nous permet de faire découvrir à nos enfants le lien entre ce que l’on mange et la provenance de notre nourriture. L’émerveillement en famille provient aussi du fait de réaliser à quel point notre relation avec la Terre en est une de co-dépendance et qu’il faut la chérir. Il y a aussi cette curiosité qui est mêlée à leur regard interrogatif en croquant dans une fève ou dans une tige de ciboulette fraîchement cueillie du jardin. Cette curiosité est moindre lorsque vient le temps de déguster des bleuets qui sont dans une peinte en plastique, par exemple. Ce rapprochement à ce qu’on mange est bénéfique à tous les niveaux! 

Julie Lépine | Agente de liaison IDÉLLO, spécialiste STIAM

Julie travaille activement dans le milieu scolaire francophone à travers le Canada depuis maintenant 8 ans. Anciennement formatrice en sciences de la Terre et agente de liaison spécialiste STIAM chez IDÉLLO, elle sait inspirer nos abonné.es, ainsi que leurs communautés, avec ses approches créatives et ses propositions d'activités à faire avec vos élèves. Suivez Julie sur Twitter @JLepine_IDELLO

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