Vers un monde durable : un vêtement à la fois
Par Vanessa Franche

 

Comment faire pour réduire son empreinte écologique? Comment faire pour soutenir les gens dans le besoin? Et si l’empathie était au cœur de ces questions…

Nous avons rencontré Sasha David, Olivia Mills et Poppy Guilbeault, membres du Club de l’environnement au Collège français du Conseil scolaire Viamonde afin d’en découvrir davantage sur une initiative captivante : un échange de vêtements au niveau de l’école!

Les élèves ont mis en place ce projet qui touche à la fois le côté environnemental, social, mais aussi économique du développement durable. Il vise non seulement à faire vivre une activité écologique amusante, mais aussi à donner au suivant, pour veiller à un monde équitable et durable. Au rendez-vous : musique, vêtements stylés à échanger et de nouvelles rencontres.

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le projet que vous avez mis en place?

S : Nous avons débuté par une réunion afin de rassembler tous ceux qui étaient intéressés. On a établi les tâches pour chacun. Qui allait faire quoi, comment on allait mettre cela en place. On a déterminé les rôles et la façon dont ça allait se dérouler. On a décidé qu’on allait placer une boîte au foyer de l’école où les élèves allaient pouvoir déposer des vêtements.

Les élèves qui souhaitaient participer devaient indiquer leur nom et leur niveau scolaire. Comme ça, on pouvait leur donner des billets qu’ils allaient échanger pour des vêtements. 

P : Pour ce qui est des billets, nous avons réalisé que nous n’avions pas beaucoup de temps pour nous organiser. Finalement, durant l’échange, on a décidé que tous les élèves qui avaient des billets avaient la priorité pour aller sélectionner des vêtements. On a organisé des groupes de cinq élèves, on les a nommés à l’interphone et ensuite ils ont pu choisir un maximum de cinq vêtements. Ensuite, nous sommes allés dans les classes pour inviter les élèves qui n’ont pas eu la chance de donner des vêtements, de participer à l’échange. 

Quelle a été votre source d’inspiration? 

S: Au fait, c’est Claire Hoang (une élève de 12e année au Collège français) qui a eu l’idée. Elle avait fait quelque chose de similaire il y a deux ans et ça avait très bien fonctionné. Nous avons aussi lu beaucoup d'articles dans lesquels les gens parlent de la façon dont nos vêtements ont un impact sur l’environnement. Je pense que cela a été une grande source d’inspiration. 

P : Je sais que Claire aime beaucoup la mode. Donc l’échange de vêtements était parfait. De mon côté, j’aimais l’idée de donner des vêtements aux gens qui ne peuvent peut-être pas en avoir. Et puis, c’est écologique puisqu’on évite le gaspillage. On donne et on prend ce que l’on veut. J’ai vraiment aimé la générosité de tous les élèves et d’avoir la chance de redonner.

Saviez-vous que…

    • le deuxième plus grand consommateur d’eau dans le monde est l’industrie de la mode1;
    • en un an, la fabrication de vêtement produit autant d’émission de CO2 que les transports aériens et maritimes2;
    • l’industrie du textile est considérée parmi une des plus polluantes au monde3.

Qu’en est-il des vêtements qui n’ont pas été échangés? 

P : Les vêtements qui n’ont pas été échangés ont été apportés à un organisme de bienfaisance pour les nouveaux arrivants. C’était à un bon moment, car ma belle-mère avait fait un don à cet organisme, comme elle le fait chaque année. Il y avait des personnes qui venaient de l’Ukraine. Je me suis dit OK, c’est parfait! On allait donner tout le surplus de vêtements que les élèves n’ont pas choisi à cet organisme. 

Pourquoi est-ce important pour vous de redonner à un organisme de bienfaisance pour les nouveaux arrivants? 

P : J’aimais beaucoup que cet organisme soit centré sur l’importance de donner des vêtements aux gens venant d'autres pays. Quand tu arrives d’un autre pays, il y a beaucoup de chaos. Il n’y a plus de vie « normale ». Maintenant, quand ils viennent au Canada, ils peuvent avoir une chance de se relaxer, d’être calmes. Surtout quand c’est un pays où il y a une guerre. Les gens perdent toutes leurs choses, y compris des vêtements. Donc, si on a la chance de donner des vêtements et de permettre aux gens de se sentir plus à l’aise dans un nouveau pays, j’aime beaucoup l’idée.

Si d’autres jeunes souhaitent entamer un projet comme le vôtre, comment feriez-vous pour les guider à travers les étapes de préparation?

S :  Je pense que ça prend beaucoup de motivation pour réaliser ce type de projet. On a constaté qu’il y avait beaucoup d’intérêt pour ce projet et on ne s’attendait pas à ça. C’était très surprenant, très beau de voir beaucoup d’élèves très impliqués. Si on le refait l’an prochain, je pense qu’il y aura encore plus d'élèves impliqués.

Je commencerais par annoncer de quoi il s’agit, mettre des affiches, voir si des personnes sont intéressées et veulent aider. Il faut s’assurer que tout soit bien organisé et clair, afin que tout le monde comprenne ce qui se passe. Notre première étape a été de déterminer les rôles : certains aidaient à faire des annonces, trier les vêtements, faire des affiches. Tous les membres ont aidé à installer les vêtements. On a mis de la musique et c’était comme un magasin. Il y avait beaucoup d’énergie, c’était accueillant.

P :  C’est important d'interagir avec les élèves. Si tu fais des affiches, mais que tu ne visites pas les classes, les élèves n’iront pas chercher cette information. Les élèves ne vont pas se demander si un événement se déroule à l’école. Il faut parler aux élèves en face à face et leur expliquer comment ça fonctionne.

S : Aussi, il faut répondre à leurs questions. C’est pour cela que nous sommes allés classe par classe pour expliquer ce que c’était vraiment. On a reçu beaucoup de questions et de suggestions aussi. C’était très intéressant de voir tous les visages qui se sont illuminés quand ils ont entendu parler du projet. Beaucoup de personnes ont adoré l’idée.

Avez-vous d’autres projets en tête pour le Club de l’environnement?

S : Nous avons aussi organisé un dîner sans déchet. Ça s’est passé presque au même moment. Si tu amènes un repas sans déchet pour une semaine et que tu envoies une photo à la ministre de l’Environnement, il y a des prix que tu peux gagner. D’ici la fin de l’année, je crois qu’on aura plus de rencontres, peut-être qu’on va faire autre chose. Ce n’est pas encore certain!

IDÉLLO vous recommande

L'épisode Tisser un avenir durable de la série Artisans du changement

L’industrie du textile est au cœur de la révolution industrielle de ces derniers siècles. C’est aussi l’une des industries les plus polluantes de la planète. Aussitôt porté, aussitôt jeté. Les déchets textiles sont de plus en plus nombreux à encombrer nos dépotoirs. Pourtant, il est possible de redéfinir l’industrie et de donner une seconde vie aux vêtements et tissus de notre quotidien.

Voir l'épisode Tisser un avenir durable sur IDÉLLO

Un merci bien spécial à Caroline Defoy, Conseillère en orientation, qui nous a permis de nous entretenir avec Sasha, Olivia et Poppy.

 

Vanessa Franche | Spécialiste de contenu éducatif, pour :
vanessafranche@tfo.org 

Le Club de l'environnement du Collège français

 

 

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